Il y a toutes sortes de Salons d’expositions au Québec dans une année. Celui de l’habitation, du livre, du tourisme, des métiers d’arts et même, des 50 ans et plus… Sans rien enlever à ceux-ci, celui que les Québécois préfèrent, et de loin, c’est le Salon de l’auto de Montréal.
Déjà à sa 79e édition, le Salon de l’auto de Montréal est né en 1914, il y a 110 ans. Si vous trouvez que le calcul ne fait pas de sens, vous n’avez pas la berlue, car certains événements ont empêché sa tenue. Voici les années où il n’a pas eu lieu.
Les années où le Salon de l’auto de Montréal n’a pas eu lieu
- 1919 (année sabbatique suite à la Première Guerre mondiale)
- 1939-1968 (pause due à la Seconde Guerre mondiale et période d’après-guerre)
- 1999 (effondrement du toit du Stade olympique)
- 2021-2022 (pandémie)
2024 : Année de renaissance du Salon de l’auto de Montréal
Après la présentation très sobre de l’édition 2023, le Salon, à l’image de l’industrie qu’il représente, reprend du poil de la bête cette année. De retour sur trois étages (plutôt qu’une seule l’année passée), l’exposition qui se tient au Palais des congrès voit aussi quelques manufacturiers faire leur grand retour. Voici la liste des exposants présents et absents en 2024:
- Buick
- Cadillac
- Chevrolet
- GMC
- Hyundai
- Kia
- Lamborghini
- McLaren
- Nissan
- Shelby
- Tesla
- Toyota/Lexus
- VinFast
- Ford / Lincoln (retour)
- Genesis (retour)
- Infiniti (retour)
- Mitsubishi (retour)
- Volkswagen (retour)
- Acura
- Alfa Romeo
- Audi
- BMW
- Chrysler
- Dodge
- Fiat
- Honda
- Jeep
- Land Rover
- Lotus
- Mazda
- Mercedes-Benz
- MINI
- RAM
- Subaru
- Volvo / Polestar
Les véhicules qui ont retenu notre attention
Plusieurs véhicules ont retenu notre attention cette année. Nous les avons divisés en deux catégories, soit les « Nouveautés » et les « Véhicules de rêve ». Pour ce qui est de la première catégorie, nous avons créé un article spécifique que vous pouvez consulter en cliquant ici.
Véhicules de rêve
Si le Salon de l’Auto de Montréal est l’endroit parfait pour ceux et celles à la recherche d’un nouveau véhicule, il est aussi, et surtout, un endroit pour faire rêver les dizaines de milliers de passionnés qui s’y présentent chaque année. Voici donc notre Top 5 des véhicules de rêve de cette 79e édition du Salon.
#5 La voiture fantôme (Waltham à vapeur)
Celle-ci porte bien son nom, car même si elle n’était pas physiquement au Salon de l’Auto de Montréal, son âme, elle, y était. Il y a 125 ans cette année, la Waltham à vapeur a été la toute première voiture à circuler dans les rues de Montréal. Son surnom de « voiture fantôme » était dû à ses deux phares à carbure à l’avant. Son propriétaire, Ucal-Henri Dandurand, en a pris possession le 21 novembre 1899 et c’est un mécanicien du petit manufacturier Waltham du Massachusetts qui lui a livré en personne. Ce dernier est par ailleurs resté deux mois à Montréal par la suite afin d’apprendre à M. Dandurand comment partager la route avec les calèches et les chevaux. Malgré que la Waltham pouvait atteindre les 40 km/h, son propriétaire n’aurait jamais été plus vite que 7 km/h. Après trois mois à déambuler dans les rues de Montréal, la voiture fantôme brisa et Ucal-Henri Dandurand la revendit au constructeur, d’où son absence au Salon de l’auto.
Qui était Ucal-Henri Dandurand?
Né à Montréal en 1866 d’un père francophone et d’une mère écossaise, Dandurand se taille rapidement une place de choix au sein de la bourgeoisie de l’époque en investissant dans un secteur d’activité en pleine croissance, l’immobilier. Pionnier de la vente à tempérament, il achète et revend des lots à Rosemont et Verdun, et permet à ses clients de le payer en plusieurs versements.
Outre sa Waltham, Dandurand acquiert aussi plusieurs autres automobiles qu’il utilise pour amener ses clients potentiels voir ses différents terrains à vendre. La plus célèbre de ses voitures, une De Dion-Bouton qu’il fit importer de France, a été le premier véhicule immatriculé au Québec. Elle est actuellement exposée au Musée du Château Ramezay à Montréal et porte la plaque Q1.
Passionné d’immobilier et de voitures, Dandurand se serait probablement bien entendu avec un certain Luc Poirier, propriétaire des voitures qui se hissent dans notre Top 3!
#4 Tesla Cybertruck
Gigantesque, ostentatoire, grossier pour certains et tout simplement bizarre, le Cybertruck n’est pas réellement un véhicule de rêve, du moins, pour nous. Toutefois, il diffère tellement de tous les autres véhicules exposés au Salon qu’on ne pouvait pas l’ignorer dans ce Top 5.
L’élément qui le démarque le plus est sans contredit sa carrosserie en acier inoxydable laminé. Sous les projecteurs du kiosque Tesla, il reflétait tellement la lumière qu’il en était presque éblouissant lorsqu’on le regardait sous certains angles. Niveau sécurité, disons que ça soulève certaines questions. L’acier inoxydable a aussi la caractéristique d’être très peu malléable et ça se remarque en observant l’alignement de ses panneaux. À l’endroit où le capot, les phares et la calandre rejoignent les ailes avant par exemple, on retrouve un espace entre les panneaux de près d’un centimètre.
Bien que l’acier inoxydable ne rouille pas, cette cavité risque certainement de devenir le refuge de prédilection pour la boue, la slush et le calcium qui se trouvent sur nos routes. L’autre question que soulève cette section de la carrosserie du Cybertruck est, encore une fois, au niveau de la sécurité. Les coins des panneaux sont extrêmement minces et pointus. Avis aux piétons, tenez-vous loin de ce monstre à batteries de plus de 7 000 livres.
Toutefois, le Cybertruck n’a pas que des défauts. En fait, d’un point de vue technique, il est plutôt impressionnant. Son autonomie surpasse les 500 kilomètres et peut même atteindre 755 kilomètres si vous optez pour le prolongateur d’autonomie. En version Cyberbeast, ses trois moteurs d’une puissance combinée de 845 chevaux peuvent le catapulter de 0 à 100 km/h en seulement 2,7 secondes. Il peut boucler le quart de mile en seulement 11,0 secondes et est même plus rapide qu’une Porsche 911, en remorquant une Porsche 911!
Qu’on aime ou qu’on n’aime pas le Tesla Cybertruck, une chose est sûre, il ne laisse personne indifférent, soulève les passions et risque de générer beaucoup de discussions autour de son présentoir au Salon de l’Auto de Montréal.
#3 Ferrari F50
Produite de 1995 à 1997, année où Ferrari célébra son 50e anniversaire, la F50 est une voiture très rare. Avec seulement 349 exemplaires construits par la Scuderia, avoir la chance d’en voir une en personne est un événement en soi! Toutefois, l’accueil du public envers le 3e supercar à arborer le cheval cabré a été plutôt tiède lors de son lancement. Il faut dire qu’après la 288 GTO et la F40, elle avait de grandes chaussures à porter!
Or, comme c’est souvent le cas avec ce type de voiture, plus elles prennent de l’âge, plus les gens l’apprécient, comme un bon vin. Exposée à côté des quatre autres supercars Ferrari de Luc Poirier, soit LaFerrari (Coupe et Aperta), Enzo, F40 et 288 GTO, la F50 est probablement celle qui se démarque le plus par son look tout simplement unique. À elle seule, elle vaut la peine de se déplacer!
#2 Ferrari 288 GTO
Ancêtre de la F40, la 288 GTO est la mère du « Big Five » puisque c’est elle qui a lancé le bal. Produite en 1984 et 1985 à seulement 272 exemplaires, elle est aussi la plus rare des cinq supercars Ferrari. Alimentée par un V8 biturbo de 2,9 litres de 400 chevaux, la 288 GTO peut boucler le 0-100 km/h en 4,8 secondes. Bien qu’elle soit la moins rapide des cinq, elle peut tout de même atteindre une vitesse de pointe de 304 km/h, ce qui au milieu des années 80, était très impressionnant!
Mais si la Ferrari 288 GTO se mérite une place dans notre Top 2, c’est principalement parce qu’elle est d’une beauté incommensurable! Le mariage entre ses angles et ses courbes est parfait. Sous certains angles, elle évoque la pure sensualité des Italiennes exotiques, alors que sous d’autres angles, surtout à l’arrière, elle a davantage des airs de muscle car. Dieu qu’elle est belle!
Son seul défaut, c’est qu’elle est si rare et si prestigieuse dans le monde très fermé des collectionneurs de Ferrari que sa valeur estimée autour des 6 millions de dollars canadiens la rende tout simplement inaccessible. Heureusement par contre, son propriétaire a non seulement la gentillesse, mais aussi le courage de la sortir de son garage et de l’exposer aux yeux du grand public. Bravo et merci!
#1 Ferrari F40
Produite de 1987 à 1992 à 1 311 exemplaires, la F40 est peut-être la moins rare du « Big Five » de Ferrari, mais elle est certainement la plus mythique. Dernière voiture de la marque à avoir été conçue sous la gouverne d’il Commendatore – Enzo Ferrari, elle est aussi le dernier supercar de la marque qui n’intègre aucune assistance électronique à la conduite. La F40, c’est l’apogée d’une époque qui rend les vrais de vrais puristes nostalgiques.
Alimentée par un V8 de 3 litres à deux turbos jumelé à une boîte manuelle à 5 rapports, la F40 développe 478 chevaux, peut boucler le 0-100 km/h en 4,0 secondes et atteindre une vitesse maximale de 324 km/h, ce qui en faisait la voiture de production la plus rapide au monde au moment de son lancement. Lors d’une rencontre avec Luc Poirier il y a un peu plus d’un an, le collectionneur de Ferrari le plus célèbre au pays nous avait confié que cette bête complètement analogue pouvait être intimidante à conduire, même si elle est nettement moins rapide que les modèles récents de la Scuderia. Pour cette raison, son look à couper le souffle et son caractère historique, la F40 se hisse en première position de notre palmarès.
