Kia Sorento 2012 : la beauté du métissage !

 

Une vedette dans son créneau, dites-vous ? Difficile de trouver un autre qualificatif pour le décrire. Depuis le lancement de la seconde génération de cet utilitaire, en 2009, les automobilistes canadiens l’ont préféré à tout autre. 

Cette année, à la fin du mois de mai, un écart d’environ 20 % séparait les ventes du Sorento de celles du Grand Cherokee, l’utilitaire rival qui occupe le second rang de leur créneau au pays, suivi du Ford Explorer (selon les chiffres publiés par le magazine américain Automotive News). 

Et où en est GM face à ce rival asiatique ? Loin derrière. Car, même en combinant les ventes des cinq premiers mois de l’année pour le trio Chevrolet Traverse/Buick Enclave/GMC Acadia (des « jumeaux »), le numéro Un américain n’arrive pas à faire mieux que Ford avec son Explorer.

C’est clair, les Canadiens ont adopté le « métis » de Kia !

Stratégie commerciale qui a réussi
Il faut reconnaître que son fabricant sud-coréen a bien exploité les médias publicitaires pour le faire connaître, au moment de son lancement. Une publicité qui a beaucoup exploité la fibre patriotique en pointant son origine « nord-américaine ». Après tout, le Sorento est assemblé dans une usine ultramoderne de Kia, située à West Point dans l’État de la Georgie.

Sa réussite commerciale tient sans doute davantage à l’efficacité de la stratégie adoptée par la filiale canadienne de la marque pour ce véhicule. Car les permutations d’équipements et de versions procure une gamme particulièrement étayée, où chaque acheteur trouve son compte. 

Pour 2012, Kia propose six versions du Sorento. Deux versions (LX et EX) sont munies d’un nouveau moteur appelé Theta II, un 4-cylindres de 2,4 litres à injection directe d’essence qu’elles partagent avec la berline Optima. Les quatre autres versions (LX-V6, EX-V6, EX-V6 Luxe et SX) utilisent le V6 Lambda II de 3,5 litres qui anime également la fourgonnette Sedona.

Tous ces moteurs sont jumelés à des boîtes de vitesses à 6 rapports, automatiques dans la plupart des cas. Seule la livrée de base Sorento LX à moteur 4-cylindres reçoit d’office une boîte manuelle, l’automatique figurant parmi les options de cette version. Mais encore, Kia Canada a déjà annoncé que cette boîte manuelle ne serait plus offerte pour le Sorento 2013, faute d’une demande suffisante sans doute.

D’ailleurs, l’utilisateur typique de ce véhicule ne veut probablement subir le désagrément de jouer avec un levier de vitesses et un embrayage lorsqu’il doit affronter le trafic des heures de pointes. Parce que, c’est clair, bon nombre de Sorento circulent essentiellement en milieu urbain…

Agréable à conduire
Et là, la boîte automatique brille par son fonctionnement onctueux, qui se marie parfaitement à la courbe de puissance du V6 (le moteur qui équipait le Sorento EX 4RM dont nous avons fait l’essai). 

Malgré les quelque 1 800 kilos que pesait notre véhicule d’essai (environ 200 de plus que les versions à 2 roues motrices), il accélérait avec grande douceur, sans jamais laisser paraître de heurts entre les changements de rapports. Huit secondes à peine suffisaient pour passer de 0 à 100 km/h. C’est plus qu’il n’en faut pour un véhicule utilitaire dont la vocation sera toujours éminemment familiale. 

La construction du Sorento permet de remorquer des charges pouvant atteindre 1 588 kg (3 500 lbs), avec le V6, bien entendu. Car la capacité de remorquage maximale du Sorento à 4-cylindres atteint 748 kg (1 650 lbs).

Rouage intégral réactif
Pour les automobilistes vivant dans les régions où l’hiver peut être rigoureux, ce véhicule de Kia procure un avantage indéniable : une transmission intégrale. Ce système de type réactif est disponible pour toutes les versions offertes par le fabricant. Dans le cas des modèles LX et LX V6, elle figure parmi les options, alors qu’elle fait partie de la dotation de série des autres versions.

Ce rouage intégral utilise un système électronique qui partage le couple moteur entre les trains avant et arrière selon le niveau d’adhérence. En conditions normales, 100% du couple est transmis aux roues avant. Dès que l’adhérence diminue, le couple est redistribué vers les roues qui offrent la meilleure adhérence, à l’avant ou à l’arrière. 

Ce système dispose également d’un mode de verrouillage, fonctionnel jusqu’à 30 km/h, qui permet de répartir de manière égale le couple entre les roues avant et arrière. Cela peut se révéler pratique lorsque le véhicule se retrouve sur une surface glissante ou offrant très peu d’adhérence.

L’équipement de série du Sorento compte également un système d’aide au démarrage en côte, qui empêche le véhicule de reculer lors d’un départ arrêté en ascension, et un dispositif de contrôle de descente qui rend la vitesse constante sur une pente. 

Le Sorento bénéficie aussi de suspensions indépendantes aux quatre roues, qui lui procurent un roulement souple et un confort surprenant compte tenu de la nature du véhicule. Autre qualité appréciable de cet utilitaire : le niveau de l’insonorisation et l’absence de bruits et de vibrations parasites de son habitacle; un facteur qui rend les longs voyages particulièrement agréables, surtout pour un mélomane ! À ce chapitre, ce véhicule de Kia n’a rien à envier aux habitacles bien insonorisés des Toyota.

Conçu pour 7, mais mieux avec 5 !
L’habitacle peut accueillir jusqu’à 7 passagers. Pour suivre les tendances de la mode, Kia a conçu l’intérieur pour avoir une banquette médiane (spacieuse) et une banquette arrière biplace (pour jeunes enfants). Heureusement, cet accessoire qui sert finalement très peu souvent dans la plupart des cas n’est pas imposé à l’acheteur. Seules deux des six versions en sont munies. 

Le Sorento a beaucoup plus de sens lorsqu’on le considère comme un véhicule à 5 places doté d’un coffre spacieux.

D’ailleurs, avec sa configuration à 5 places, le Sorento dispose d’un coffre plutôt volumineux, convenant au transport d’objets encombrants. Qui plus est, le seuil du coffre, au hayon, n’est pas très haut, ce qui facilite le chargement des colis. 

Le mécanisme servant à escamoter les dossiers asymétriques de la banquette médiane (ou arrière dans le cas d’un modèle à 5 places) oppose un peu de résistance. C’était le cas, du moins, avec notre véhicule d’essai. 

De plus, on propose un rideau cache-baggages (un incontournable pour éviter de rendre le véhicule attirant pour certaines catégories de voleurs).

En revanche, le Sorento brille par sa grande maniabilité, qui s’explique entre autres par son rayon de braquage réduit (10,88 mètres). De plus, son habitacle peut être muni d’un toit ouvrant panoramique à doubles sections vitrées, l’une coulissante (celle de devant) et l’autre fixe. Et c’est sans compter la batterie de sacs et de rideaux gonflables dont toutes les versions sont munies. 

Un succès qui s’explique de lui-même
Bref, le succès du Sorento s’explique de lui-même. Il réunit plusieurs attributs attrayants que recherchent certains automobilistes (apparemment plus nombreux qu’on ne le pense) : une capacité de charge intéressante (parfaite pour une remorque portant une motomarine, par exemple), beaucoup d’espace pour les passagers et les bagages, une dotation complète et un aménagement intérieur soigné.

Il offre aussi l’option d’un 4-cylindres, un moteur moins énergivore qu’un V6 (pour le Sorento, la différence de consommation est d’environ 15 %); une option qui est absente des catalogues des utilitaires rivaux comme le Pilot, l’Explorer ou le Grand Cherokee.

Enfin, comme tous les produits Kia (et Hyundai), le Sorento bénéficie d’un programme de garanties qui reste parmi les meilleurs de l’industrie (5 ans ou 100 000 km de base). Un facteur qui, pour bien des acheteurs, joue sans doute un rôle déterminant dans le choix du véhicule.