G80 – Déjà récompensée par les experts de l’AJAC
Même si la Genesis G80 a fait son arrivée au Québec il y a quelques semaines, le panel de l’association de journalistes automobiles canadiens l’a déjà nommée « Meilleure voiture intermédiaire de luxe 2021 » au Canada. Disons qu’à la lumière de l’essai réalisé par nos amis d’AutoPassion, nous n’avons pas été surpris par la nouvelle! Découvrez pourquoi dans cet article.
Les berlines intermédiaires de luxe – L’Everest de l’Automobile
La toute nouvelle Genesis G80 s’attaque directement à la Mercedes-Benz Classe E, la Audi A6, et la BMW Série 5 au sein du segment des berlines intermédiaires de luxe. Ce segment, c’est l’équivalent du mont Everest de l’automobile. Seules ces trois Allemandes trônent au sommet depuis plus de vingt ans et ceux ayant tenté de prendre leur place ont disparu pour ne plus jamais revenir. C’est le cas de 3 Japonaises: les Acura RLX, Infiniti Q70 et Lexus GS, et même de la vieille Américaine qui a été la première à paver la voie vers le sommet du segment dans les années 1940, la Lincoln Continental.
S’attaquer à ce segment-là, c’est une mission périlleuse pour Genesis. Partout dans le monde, les gens qui achètent ce type de véhicule achètent aussi le badge, et celui de Genesis n’a évidemment pas la même prestance que ceux des Allemandes, du moins pour l’instant. Alors, voyons voir quels sont les arguments de Genesis pour convaincre les gens de passer par-dessus le badge.
Un look qui ne passe pas inaperçu
Le premier argument, c’est évidemment d’offrir un look distinctif. Comme avec le GV80 que nous avons récemment mis à l’essai, la G80 adopte la nouvelle philosophie de design de la marque. On retrouve l’immense grille de calandre à 5 points et les fameuses deux lignes qui débutent au niveau des phares à DEL à l’avant, puis se prolongent aux clignotants sur les côtés, pour finalement rejoindre les feux à l’arrière. Un autre trait qui attire l’attention est celui de la ligne de toit plongeante qui vient offrir à la berline sud-coréenne des aires de coupé quatre portes. Notez aussi que la version à l’essai était munie de coquettes jantes de 20 pouces qui, disons-le, offrent à la G80 un petit côté ostentatoire lorsqu’on l’observe sous certains angles.
Un habitacle chaleureux, fonctionnel et confortable
Mais le look extérieur n’est pas la seule chose qui va convaincre les acheteurs de berlines de luxe de passer par-dessus le badge. Il y a aussi le design intérieur qui compte et à ce chapitre-là, on peut dire que les gens en charge de l’habitacle de la Genesis G80 ont réussi leur coup!
La première chose que vous remarquez lorsque vous montez à bord de la G80, c’est évidemment le tableau d’instrumentation entièrement digital qui vous accueille avec une superbe infographie en 3 dimensions. L’écran multimédia pour sa part est le même que celui du GV80, on parle donc d’un écran tactile de 14,5 pouces, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Cet écran propose aussi une pléthore de menus allant de la radio satellite aux sons d’ambiance, dont l’utilité dans la vie de tous les jours nous échappe encore, il faut l’avouer.
Sinon, tous les matériaux à l’intérieur de la G80 sont d’une qualité exceptionnelle, comme le cuir Nappa, le vrai bois sur le tableau de bord et dans les portières, l’aluminium brossé, et surtout le sélecteur de vitesses en verre qui est tout simplement magnifique. En fait, l’habitacle de la G80 n’a absolument rien à envier à ceux des Allemandes, souvent trop froids, et est de loin supérieur à ceux des marques japonaises concurrentes que sont Acura, Infiniti et Lexus.
Une philosophie de design complètement différente
Nous avons adoré le design de la Genesis G80, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur, parce qu’il est tout simplement différent des autres. Comme on dit ici, c’est un espèce de savant mélange entre l’attention aux détails purement coréenne, l’élégance européenne, mais avec une petite touche excentrique à l’américaine.
D’ailleurs, contrairement à certaines marques japonaises et américaines, Genesis ne s’entête pas à engager presque uniquement des dirigeants venant de leur pays. La preuve, le design de la marque est dirigé par deux personnes – Sang Yup Lee, un coréen qui a fait ses preuves chez Bentley et Chevrolet, et Luc Donckerwolke, probablement l’un des talents les plus internationaux qu’il soit. Il est né au Pérou, a étudié en Amérique du Sud, en Afrique, en Belgique et en Suisse, en plus de parler 10 langues et d’avoir désigné les autos sur les posters de chambre de tous les petits gars nés dans les années 1990 et 2000 – les Lamborghini Diablo et Murcielago.
Mais outre leurs passeports bien remplis, ce qu’il y a de plus intéressant avec ces deux génies, c’est leur façon de travailler puisqu’ils mènent ce qui pourrait s’apparenter à des concours entre leurs trois studios de design. En résumé, Genesis possède un studio en Corée du Sud, un en Europe et un en Californie. Lors du développent d’un nouveau véhicule, Lee et Donckerwolke envoient les contraintes générales aux équipes des trois studios, telles que la grille de calandre à cinq points et les lumières en deux lignes par exemple. Ensuite, ils guident un peu les équipes en se rendant souvent aux trois coins du globe pour regarder ce qu’elles développent et au final, ils choisissent un gagnant. Dans le cas des GV80 et G80, le look extérieur est une création du studio de Californie, alors que le look de l’habitacle est issu de celui en Corée du Sud. C’est donc une méthode complètement différente et parions que dans un marché aussi global que l’automobile, elle risque de devenir la norme avant longtemps!
Une conduite dynamique, mais surtout confortable
Ceci étant dit, c’est le temps de passer au troisième argument, soit celui de la sensation qu’on a derrière le volant de la Genesis G80. La première chose à savoir est que comme avec le GV80, la G80 n’est pas une auto qui est axée sur la performance. C’est d’ailleurs à ce chapitre-là que les Allemandes ont encore l’avantage en offrant des versions haute performance de leurs berlines. Certes, la version 3.5 Prestige à l’essai était tout de même munie d’un moteur V6 de 3,5 litres bi turbo développant une cavalerie respectable de 375 chevaux et 390 lb-pi de coupe. Il n’en demeure pas moins qu’au final, la G80 n’est pas une Mercedes-AMG. Par contre, si vous êtes plutôt à la recherche du confort et des commodités à bord, alors là, vous serez servis parce que la G80 est une vraie limousine!
Souvent dans nos articles, nous utilisons une hiérarchie de superlatifs pour décrire le confort des sièges. Les sièges de la Nissan Versa sont plutôt confortables. Les sièges de l’Infiniti QX50 sont très confortables. Les sièges de la Mercedes Classe-E sont archis confortables. Dans le cas de la G80, le superlatif pour décrire le confort des sièges n’est tout simplement pas encore inventé. Disons qu’ils sont genesisement confortables, et ça, c’est une coche de plus que le La-Z-Boy le plus confortable présentement en vente dans votre magasin de meubles local! Il faut dire que la suspension aide aussi à ce chapitre, surtout en mode confort.
Pour ce qui est des commodités à bord, la Genesis G80 propose ce qui se veut probablement le meilleur afficheur tête haute de l’industrie et le meilleur système de conduite autonome. On retrouve même jusqu’à 21 haut-parleurs à bord, ce qui, pour vous donner une idée, est pratiquement le double que ce que proposent les concurrentes allemandes à prix égal. Avis aux audiophiles!
Pour ce qui est de la tenue de route de la G80, on sent un petit peu de sous-virage lorsqu’on entre rapidement dans les courbes, surtout au volant de la version munie du V6 qui est évidemment plus lourde à l’avant, mais en général, c’est tout de même très bien. Ce que nous avons particulièrement apprécié aussi, c’est le vrai système de traction intégrale qui envoie la puissance aux roues arrière en priorité, mais qui peut également envoyer jusqu’à 50% du couple aux roues avant. Le résultat est que la Genesis G80 vous permettra de réaliser de très bonnes accélérations sur tous les types de surfaces. On parle quand même d’une berline capable de boucler le 0-100km/h en 5,7 secondes, c’est donc respectable à ce niveau-là!
Alors, pour l’argument de la sensation qu’on a derrière le volant, si vous recherchez le confort, la G80 passe le test haut la main, mais si vous cherchez la performance, vous serez définitivement mieux servis avec une AMG. Par contre, une AMG ce n’est évidemment pas donné, ce qui nous amène à parler du 4e argument qui se veut sans doute le plus important, le prix!
Un prix qui coupe l’herbe sous le pied des Allemandes
La Genesis G80 est offerte uniquement en deux versions, soit la 2.5 Advanced munie d’un 4 cylindres de 300 chevaux qui se détaille à 66 000$, et la 3.5 Prestige à l’essai, qui elle se vend 76 000$. On parle donc de prix similaires aux versions de base des concurrentes allemandes, mais la différence est que comme avec le GV80, la G80 en offre beaucoup plus à prix égal. Comme à l’habitude chez Genesis, toutes les options sont incluses dans le package choisi, y compris la garantie et l’entretien sans frais 5 ans, sans oublier le service de valet à domicile.
Économiquement, comment est-ce possible?
Alors, si vous êtes dans le marché pour une berline intermédiaire de luxe à plus ou moins 75 000$, vous avez probablement une certaine base en économie. Si tel est le cas, vous vous demandez peut-être comment est-ce possible pour Genesis, une jeune marque, d’en offrir plus que les Allemandes à prix égal?
Et bien comme nous l’avons déjà expliqué dans notre essai du GV80, Genesis fait partie du Groupe Hyundai et ce manufacturier-là est littéralement la définition de l’intégration verticale. Dans leurs usines en Corée du Sud, non seulement ils assemblent leurs autos, mais ils produisent aussi leur propre acier, et vont même jusqu’à fabriquer leurs propres bateaux cargos pour distribuer leurs produits un peu partout dans le monde!
Vous pourriez aussi penser que jamais les ventes de la G80 ne seront suffisantes pour justifier toutes les dépenses reliées à la recherche et au développement. Ici, il faut garder en tête que les Coréens achètent presque uniquement leurs propres autos, tellement que la G80 est le second véhicule le plus vendu dans ce pays avec plus de 40 000 unités écoulées par année. Lorsqu’on parle d’achat local, disons qu’eux, ils ont compris le principe! En ajoutant ça à la stratégie d’intégration verticale de la marque et on se retrouve avec une berline de luxe qui se détail grosso modo 10 000$ de moins à équipement égal que ses concurrentes allemandes, qui il faut le dire, vous font aussi payer pour leur fameux badge.
Alors, est-ce que ces quatre arguments sont suffisants pour vous convaincre de faire fi du badge? À vous de nous le dire. Mais une chose est certaine, avant d’opter pour une berline allemande, nous vous recommandons de faire votre propre essai de la Genesis G80. Parfois une économie de 10 000$ à équipement égal peut être la flamme derrière le coup de foudre, qui sait? En espérant vous rencontrer en concession sous peu chez Genesis Estrie!
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